L'Eglise, la chrétienté et l' esclavagisme

 


Vous avez déjà pu lire dans ce site que les Chrétiens et en particulier le Pape ont supporté l'esclavagisme, la traite des noirs et leur déportation, et que le Pape supposé infaillible a longtemps proclamé que les noirs n'avaient pas d'âme.

Vous avez également lu que des rois catholiques, comme Louis XIV de France, ont instauré des "codes noirs", dans lesquels il est stipulé que la conversion des esclaves à la Religion Catholique Apostolique Romaine - obtenue par la force si nécessaire - est une obligation, c'est un ordre, une loi impérative... punissable par les sanctions de l'époque, allant jusqu'à la "peine de mort".

Mais la responsabilité de cette Eglise va plus loin que cela, le Vatican est, en quelque sorte, à l'origine de l'esclavagisme moderne, l'esclavagisme à grande échelle.

Cet esclavagisme moderne - la traite moderne des noirs - a commencé un demi siècle avant que Christophe Colomb ne traverse l'Atlantique, en 1492, exactement. Voici comment : en 1441 le marin portugais Antam Goncalvez débarquait les premiers européens sur la côte ouest de l'Afrique, près de Cap Bajador, au sud du Sahara.

Goncalvez découvrit là une "marchandise" dont il pensait qu'elle pourrait plaire à son roi. Sa décision fut aussitôt prise : il captura 10 noirs, les transporta vers Lisbonne. Le Portugal était alors gouverné par Henri le Navigateur, Prince et membre de la dynastie portugaise catholique chrétienne, aux ordres de Rome ; Goncalvez lui offrit en cadeau sa "marchandise".

Ce trésor - ces 10 noirs capturés - plut tellement au Prince Henri qu'à son tour il en fit immédiatement cadeau au Pape Eugène IV. En retour le Pape donna au Prince Henri le titre de propriété de toutes les terres à découvrir à l'Est de Cape Blanco, un point situé sur la Côte Ouest à peu près 300 miles au-dessus du Sénégal !

Dès lors, une nouvelle ère commença dans l'histoire de l'humanité, l'ère de l'esclavagisme !

La découverte du potentiel commercial énorme qu'offrait la traite des "nègres" était une opportunité que la nouvelle anthropologie religieuse ne pouvait pas laisser échapper d'entre les griffes de Rome... car la papauté, qui venait de goûter à une grande hausse de ses richesses grâce aux croisades, devenait de plus en plus exigeante au niveau de son accumulation d'argent.

Lesquelles croisades venaient d'établir, par les faits, que des guerres conduites dans et pour les intérêts du Saint Siège étaient toujours justes et que les fruits de ces guerres étaient bons, et par conséquent que toutes ces entreprises étaient "saintes" ! Ainsi, d'après la mentalité des croisades - et celle des croisés - l'anthropologie religieuse coloniale de l'Eglise Catholique, comme toute l'anthropologie chrétienne du moment, ne s'opposait nullement, ni à l'esclavagisme ni à la traite des noirs, bien au contraire, elle prônait que c'était une entreprise "Sainte", qu'il fallait la réaliser au nom de Jésus Christ, le Seigneur et Sauveur !

A cette époque il n'y avait sur la Terre, aux yeux de l'Eglise, que deux sortes de gens, à savoir : les Chrétiens, et les païens. Toute personne non chrétienne était païenne. En plus, les Chrétiens européens étaient "saints" et "civilisés" tandis que les noirs, eux, n'étaient que des "païens", des "sauvages" sans âme, possédés par les démons, par le diable. Tuer l'un d'eux équivalait à abattre une bête sauvage.

Deux ans après la chute de Constantinople en 1453, le Pape Nicolas V autorisa officiellement le roi du Portugal, non seulement à faire de tous les sarrasins "noirs" (donc "païens") des esclaves et à saisir leur terre, mais aussi à faire subir le même traitement à tous les ennemis du Christ !

Au XVème siècle les choses vont encore s'aggraver, une nouvelle forme d'esclavagisme va naître, cautionnée par des motivations religieuses : une idéologie religieuse qui prétend affirmer que l'humanité de quelqu'un dépend directement de sa religion. En même temps, les motivations religieuses d'expansion coloniale vont être animées d'une quête de pouvoirs et de richesses, accompagnée d'un racisme ouvert. Voyons un extrait de ce que le Pape Nicolas V formulait dans une "bulle" spécialement consacrée à ce sujet :

... « des faveurs et grâces spéciales étant conférées aux princes et rois catholiques, qui... non seulement restreignent les excès sauvages des sarrasins et autres infidèles ... mais aussi pour la défense et Vaugmentation de la foi, ils doivent persécuter et faire disparaître ceux-ci, ainsi que leurs royaumes et leurs habitations, même si ceux-ci sont situés dans des régions lointaines qui nous sont encore inconnues... » (Bulle Romanus Pontifex, page 21)

Plus loin, pour accomplir cette grande œuvre de la propagation de la foi chrétienne, le même Nicolas V donne au roi Alfonso du Portugal :

« La libre et ample faculté de envahir, chercher, capturer, déporter et soumettre tous les Sarrasins [Sarrasins = noirs], et autres ennemis du Christ n'importe où, de prendre possession de leurs royaumes, principautés, et de leurs possessions, et de tous leurs biens meubles et immeubles, et de réduire leur personne à Vesclavage perpétuel, et prendre la souveraineté de leurs royaumes, principautés, et de leurs biens afin de bénéficier de Vusage et des produits de ceux-ci. » (Bulle Romanus Pontifex page 23)

Ainsi donc, ce décret papal, en vue de l'expansion de la foi chrétienne, ordonnait-il aux Chrétiens du vieux monde de rencontrer des peuples d'autres mondes, de les dominer et de réduire leurs personnes à l'esclavage perpétuel. Bravo ! Belle façon d'obéir au principal commandement du rabbin juif "Jésus " : « Aimez votre prochain comme vous-mêmes »

Alors toi, noir chrétien vivant aujourd'hui, demeures-tu chrétien... encore et toujours, après avoir pris connaissance de tout ce que tu viens de lire ? Si oui, où est donc ton estime de toi, où est ta confiance en toi, où est ton amour-propre, où est ta dignité, où est ton courage, où est ta conscience et ton intelligence des choses ?

Etre aujourd'hui un noir "chrétien" relève d'une aberration totale. Je ne cesserai pas de le dire et de le redire, jusqu'à mon dernier souffle. C'est tout simplement une honte vis à vis de soi-même et vis à vis de l'Afrique entière... on peut même aller jusqu'à dire que c'est une honte vis à vis de l'ensemble des êtres formant ce "tout" qui est notre humanité !!

Notons au passage que ces-mêmes portugais catholiques, sous la direction de la couronne catholique portugaise, ont dès leur arrivée sur les côtes du Royaume Kongo en 1482, été confronté à une grande résistance de la part d'une faction de la classe dirigeante du Royaume (les Essikongo), faction qui s'insurgeait contre le pillage des ressources nationales, l'esclavage et l'aliénation du pays Kongo.

Il en résulta une guerre de ces Kongos contre les Portugais ; elle tourna au désastre pour les Kongos. Notons aussi qu'en 1665, durant la bataille de Ambuila, les portugais ont vaincu les Kongos et ils ont littéralement décapité toute l'élite du pays : on décompta sur le champ trois cents nobles et une centaine de chefs Kongos, la tête coupée.

Tout ceci au nom de la Chrétienté et avec la bénédiction papale... "urbi et orbi" bien sûr !

Ce n'est pas par hasard que la prophétesse Kimpa Vita est née quelques années plus tard, en 1684 : tous les Prophètes et toutes les Prophétesses du grand plan céleste naissent dans un peuple aux prises avec un contexte particulier, ceci afin d'y amener réforme, opposition, révolte, révolution ; c'est pour cela que la plupart d'entre eux ont été persécutés, maltraités et bien souvent tués.

La cause du grand déclin de l'Afrique à un moment donné de son histoire est plus que probablement l'esclavagisme. Eh oui ! Il fut une époque où la civilisation d'Afrique "noire" était beaucoup plus avancée que celle d'Europe, et à ce moment-là celle des USA actuels n'existait même pas encore. A cette époque-là, les européens étaient probablement des "sauvages" par rapport à la civilisation d'Afrique.

Prenez-en bien conscience ! Mais, l'Afrique ne pourra retrouver une situation glorieuse - à l'image d'une certaine époque de son passé - que si elle arrive à se libérer des griffes de l'Occident, et surtout des griffes spirituelles de l'Occident.
Par exemple, l'empire Aoukar (au Ghana) a survécu à peu près mille ans. Le Ghana connut 44 rois avant la 25ème dynastie égyptienne. Ce n'est que vers 1240 que ce grand empire tomba. Il est dit de l'empereur Tenkaminen (1065) qu'il pouvait monter en un minimum de temps une troupe de deux cents milles guerriers armés.

En 1311 l'empereur Abubakari II était renommé pour son envoi de navires, de flottes navales, approvisionnés en eau, nourritures et présents, en partance vers d'autres mondes. Et, c'est justement à partir de cette époque qu'apparaissent des preuves et indices de contacts entre l'Afrique de l'Ouest d'une part, le Mexique et la Colombie d'autre part ; c'est des échanges qui eurent lieu entre elles à ces moments là, que découlent un nombre incroyable de parallèles entre les deux cultures (dans les arts, les nourritures, etc.) ; que des échanges aient bien eu lieu en apparaît comme la seule explication plausible.

Bien avant Christophe Colomb - rappelons que pour lui ce fut en 1492 -, des noirs avaient déjà fait la traversée vers les Amériques et ils échangeaient avec les habitants de là-bas... sans jamais chercher à coloniser ou envahir les peuples qu'ils trouvaient de l'autre côté de l'Atlantique. L'histoire pré-colombienne recèle énormément d'indices convaincants à ce sujet et différents passages de ses écrits démontrent que le "dogme historique" imposé à tous et faisant valoir que Christophe Colomb aurait découvert les Amériques en 1492 n'est qu'un pur mensonge. .. inculqué à l'Occident parce que cela arrangeait bien les choses pour la vieille Europe Chrétienne.

En 1324, Mansa Musa l'empereur du Mali effectua un pèlerinage vers la Mecque, avec comme entourage, une suite de soixante mille personnes, dont douze mille servants. Cinq cent de ces derniers le précédaient avec chacun un bâton en or pur pesant "six pounds". Douze ans après son passage à La Mecque on y chantait encore des chansons en mémoire de sa visite.

L'un des plus grands développements de la civilisation d'Afrique survint certainement lors de l'empire de Songhaï au cours du XVème siècle. L'empire de Songhaï produisit un nombre incroyable de docteurs, de juges, de prêtres, de scientifiques (ils étaient à la charge de l'empereur), et connut des systèmes bancaires, de crédits et de mutuelles exceptionnels. Il y eu dans cet empire quatre grands centres intellectuels (universités), à savoir : Gao, Walata, Tombouctou (l'université appelée Sankoré et dont le diplôme était appelé « adjaga ») et Jenne.

Nous pourrions ainsi continuer un très long cours d'histoire... Rappelons encore, simplement, que l'Afrique avait déjà atteint un haut niveau de civilisation bien des siècles avant la naissance de Jésus-Christ. A l'époque de ses miracles architecturaux : les Pyramides, le Sphinx, le Palace de Louxor... l'Afrique était en avance sur tous les plans : médecine, transports, agriculture, esthétisme, mathématiques.

Qu'est-ce qui a fait que tout ceci ait disparu ? C'est que le développement de l'Afrique fut brutalement interrompu, autour du XIVème siècle, par une organisation rationnelle de la brutalité : cette haineuse institution que fut la traite des esclaves.

Pendant une période de 400 ans... pendant 20 générations vont ainsi être dérobés à l'Afrique ses habitants les meilleurs, hommes, femmes et jeunes ; étant, eux, "désarmés" ils furent contraints, par "la force des armes" (armes à feu) et emmenés vers les marchés d'esclaves aux Amériques et en Europe.

L'UNESCO stipule, dans ses estimations, que la traite des Noirs aura coûté à l'Afrique quelques 210 millions d'êtres humains ; ce chiffre inclut les noirs décédés lors de leur capture, lors de leur transport vers les côtes, et lors de la traversée de l'Océan, pendant laquelle, souvent, 50 % des embarqués mourraient dans les cales des navires. La traite des esclaves sera le plus grand déplacement d'hommes de tous les temps.

Les ravages qu'elle a fait en Afrique sont inestimables : elle a dressée bon nombre de tribus les unes contre les autres, elle a provoqué maintes guerres, dévastations, pillages et violences. Les pertes en hommes vont considérablement entraver le développement des pays africains à tous les niveaux : production, agriculture, activités artisanales, etc.

L'importation de produits manufacturés européens échangés contre les esclaves va faire disparaître beaucoup d'artisanats et d'artisans, toute une série de métiers vont ainsi s'évanouir. Pendant 20 générations des familles, des clans, vont devoir se réfugier dans les forêts, dans la brousse profonde, pour échapper à la capture. Pendant toutes ces générations l'organisation sociale antérieure est complètement dissoute... il n'y a plus d'éducation telle qu'elle existait précédemment... il n'y a pratiquement plus aucune transmission des connaissances... plus aucune scolarité pour les jeunes. C'est la crainte permanente, il n'existe plus qu'un seul souci : éviter d'être capturé !

Il y aura durant ces 400 années une perte extraordinaire dans le "fonctionnement de l'esprit" pour tous les Africains. Les hommes et femmes modèles, des professeurs, des enseignants, des scientifiques... tous vont être enlevés à l'Afrique... et les parents le seront également à leurs propres enfants.

C'est le déclin total de la connaissance et de l'éducation pour toute la civilisation africaine.

Cet ignoble commerce des esclaves a rapporté à ceux qui l'ont exercé, plus d'argent que jamais aucun autre commerce ne l'avait fait. Eh oui... vous l'ignoriez ? Et bien lisez attentivement ce qui suit : Lors de débats parlementaires britanniques on trouve, en toutes lettres, rapporté dans un ordre du jour, la phrase suivante : « on affirme qu'un esclave acheté pour 4 livres sur la côte africaine peut en ces jours être vendu au Brésil pour 80 livres ». Ce commerce honteux rapporte donc gros, très gros... jusqu'à un bénéfice de 2 000 %, oui... oui vous avez bien lu : 2 000 % !

Ainsi pour devenir une puissance économique, les USA se sont nourris du sang et de la transpiration de dizaines de millions d'esclaves Africains et de leurs descendants et ce, durant des générations et... générations. Mais, l'industrialisation Anglaise en a également profité : des villes comme Londres, Liverpool, Manchester, Bristol ont purement et simplement bâti leur richesse sur le commerce des esclaves noirs. Et n'oublions pas la France, avec des villes telles les grandes cités portuaires de Nantes et de Bordeaux comme superbes exemples emblématiques ; mais aussi Amsterdam aux Pays-Bas et Anvers en Flandres Belges ! La liste est longue de tous ceux qui ont profité sans scrupule de ce commerce... le plus révoltant ! !

Mais pire encore, la traite des esclaves noirs a des reliquats terribles, notamment les théories racistes, dont certaines sévissent encore aujourd'hui. Ainsi, pour justifier la poursuite de leur commerce face à un mouvement abolitionniste de plus en plus important, les esclavagistes vont recourir aux théories discriminatoires engendrant le racisme, allié de leur cause. Plusieurs ouvrages vont paraître qui analyseront la physionomie des Noirs en se basant sur une théorie que ses propagandistes ont osé appeler "scientifique" ; elle compare les squelettes et crânes des Noirs à ceux des singes, et concluent à l'infériorité des Noirs.

Parmi ces ouvrages ceux du Hollandais Camper (1771), et de White (1799). Ces théories vont encore être approfondies aux USA durant le milieu du XIXème siècle par certaines personnes dont des auteurs comme Morton, Nott et Cartwright qui proclament haut et fort l'inégalité des races. Le Darwinisme sera également beaucoup alimenté par ces thèses.

L'Europe s'est imposée comme maître à penser du monde, et a très bien réussie dans cet aspect en ce qui concerne l'Afrique, il est grand temps de remettre les pendules à l'heure. Nous avons une identité, une personnalité ! Notre faiblesse a été notre grande culture orale bantoue, dans cette Afrique où le verbe est souverain ; cela a fort aidé l'Europe colonisatrice à réaliser son plan d'assimilation des populations africaines. S'agissant de ce que l'Afrique a subi durant toute cette longue période, on peut vraiment parler d'un "génocide culturel" !

Ce qu'il faut retenir de cette sombre période de son Histoire, c'est que l'Afrique a connu un déclin, une rupture avec son élan de progrès, de développement, à cause de l'esclavagisme : pendant 400 ans... le temps de 20 générations, l'Afrique aura été pillée, il lui aura été dérobé ses forces vives, son capital humain, ses cerveaux capables de transmettre les connaissances, capables d'instruire.

Mais, si l'Afrique a eu à connaître, à ce moment donné de son histoire, un ralentissement spectaculaire de son progrès, il ne faut pas pour autant oublier qu'elle a aussi connue, à un autre moment donné de cette même et longue Histoire, une explosion extraordinaire de la science comme ce fut le cas en Ancienne Egypte.
Mais, quelle tristesse de voir l'Afrique embrasser avec tant d'effusion cette religion chrétienne malhonnête et usurpatrice, alors qu'elle n'est pas sienne !

Regardons à titre de triste exemple ces évêques africains de l'Eglise Catholique, réunis en 2003 au Sénégal dans le cadre d'une assemblée triennale de leur organisation : à Gorée - île symbole de la traite négrière - ils ont demandé pardon au nom de l'Afrique «... pour la responsabilité du peuple africain dans la Traite des esclaves ». Non mais ? De qui se moque-t-on ? Il me semble qu'un certain passage d'évangile parle de la paille qu'on remarque dans l'œil de son voisin en ignorant la poutre qu'on a dans le sien ! Les évangiles, ce devrait être le livre de chevet de tous ces "Messeigneurs"... malheureusement l'application des "vrais" commandements de leur Maître Jésus, ce n'est pas leur fort !

Mais à notre époque, maintenant en 2003-2004, il est particulièrement drôle de jeter un coup d'œil sur la façon dont les choses viennent de se passer : étant au même endroit et toujours dans le même cadre de leur assemblée triennale, les mêmes évêques chrétiens africains ont demandé... et toujours aux mêmes Africains... qu'ils veuillent bien pardonner à l'Eglise sa responsabilité vis à vis d'eux, concernant la participation que jadis leur "Sainte Institution" a prise dans la Traite des esclaves !

C'est vraiment le monde à l'envers ! C'est plutôt l'Afrique qui aurait des choses à demander à l'Eglise, voire à exiger d'elle !

La "demande de pardon" de l'église catholique par rapport au soutien passé qu'elle a apporté aux esclavagistes, a un aspect positif certes, mais elle n'est pas pour autant suffisante.

Le Vatican a accumulé une richesse monstrueuse - en la dérobant scandaleusement aux pays africains - dès lors, la sincérité de cette "demande de pardon" qu'il leur adresse ne sera prouvée que lorsqu'il aura, par des dédommagements financiers substantiels, redistribué une grande partie de cette richesse, tel qu'il doit le faire moralement et matériellement, et ce, en "monnaie sonnante et trébuchante" à rendre...

d'une part, à ces mêmes pays africains auxquels les esclaves ont été arrachés, nations à présent des plus démunies de la planète, parce qu'elles ont été privées de leurs forces les plus vives et que leur développement a été freiné gravement et pour des siècles par la plaie de ce scandale nommé "esclavagisme" ;

d'autre part, aux descendants des esclaves qui, à cause des crimes perpétrés depuis 5 siècles sous les ordres initiaux de nombreuses "Papautés" successives, vivent aujourd'hui, en "défavorisés", parfois en "affamés" face aux pays dits "modernes", tels que les USA ou l'Italie, mais surtout face à ce minuscule état qui est peut-être le plus riche du monde ou qui, c'est plus que probable, n'est sûrement pas loin de l'être... j'ai nommé "l'Etat du Vatican" soi-même... leur débiteur depuis plus de 500 ans !

Même si une telle action devait ruiner l'Eglise Catholique, en agissant ainsi elle ne ferait que se conformer à sa propre tradition "officielle" de pauvreté et elle aiderait des pays et des gens qui n'ont pas, eux, fait vœu de pauvreté, mais sont légitimement impatients d'atteindre un niveau social et économique enfin décent.

Si le Vatican et la chrétienté occidentale étaient sincères, ils devraient évaluer avec un comité international d'experts les sommes colossales qui les ont enrichis à partir de ce crime et verser aux victimes citées plus haut, l'intégralité de ces sommes augmentées des intérêts qu'elles ont rapportés durant les siècles écoulés.

L'Allemagne le fait bien pour les familles des juifs exterminés et pour Israël. C'est probablement de milliards de dollars dont on doit parler, dans ces cas-là. Un montant bien plus élevé que la soi-disant "dette" du tiers monde. En fait, c'est le monde riche qui a une dette colossale envers l'autre monde, dont le continent africain... entre autres !

Aussi longtemps que ce dédommagement n'est pas fait il faut encourager tous les africains catholiques et chrétiens à apostasier : qu'ils abjurent la religion qui a été complice de l'esclavagisme de leurs ascendants depuis 5 siècles déjà. Etre catholique ou chrétien pour un africain c'est être un traître à la mémoire de ses ancêtres et leurs manquer gravement de respect.

Les ancêtres de notre Afrique qui ont été soumis jadis à l'esclavagisme, où qu'ils se trouvent, doivent regarder avec horreur leurs descendants accepter d'être baptisés et devenir catholiques. Ils s'en sentent certainement trahis et offensés et renient sûrement leurs descendants comme des traîtres à leur mémoire et aux souffrances qu'ils ont eues à endurer.

Le Pardon est possible seulement s'il y a un dédommagement aussi douloureux pour les coupables que le crime ne l'a été pour les victimes. Même s'il n'est pas d'ordre violent mais uniquement financier. Il n'est pas question de revenir à "la loi du talion" (œil pour œil, dent pour dent) mais, de nos jours pour toutes fautes graves, la compensation monétaire est légitime.

C'est sûr que les ancêtres demandent à leurs descendants de se faire débaptiser immédiatement, de quitter cette église catholique qui les a torturés, déracinés et convertis par la violence, et de retourner à leurs religions traditionnelles africaines qui justement était un culte des Ancêtres.

Du ciel ils regardent leurs descendants traîtres et les maudissent jusqu'à ce qu'ils se détournent de la religion de leurs bourreaux.

Imaginez-vous être recréés après votre mort dans un paradis appelé la "Planète des Eternels" et voir vos descendants sur la Terre continuer d'appartenir - alors qu'ils ont la liberté de la quitter - à la religion qui vous a enchaînés et vendus comme du bétail. Qu'en penseriez-vous ? Africains retrouvez votre dignité et par respect pour vos ancêtres qui vous regardent du ciel, apostasiez, abjurez cette église catholique, faites-vous débaptiser de la religion chrétienne, sans accepter que quiconque vous en culpabilise, puisque cette religion elle-même reconnaît ses crimes et retrouvez les religions de nos ancêtres qui sont l'essence même de notre dignité.

Nous avons, à force de sueur et de souffrances, obtenu la décolonisation "politique", il nous reste à gagner la décolonisation "spirituelle". Et cette conquête-là vous verrez qu'elle sera beaucoup plus facile car aucune armée ne sera là pour vous empêcher de quitter cette religion, d'en changer si vous le souhaitez. Elle sera beaucoup plus importante cependant, car elle vous permettra de vous tenir debout devant l'Homme blanc - que vous ne connaissez que comme colonisateur et exploiteur - et de le regarder enfin comme un égal de vous-même, la "Déclaration Universelle des Droits de l'Homme", admise par un nombre toujours croissant de pays, affirmant que "Tous les hommes sont égaux".

Vous n'aurez plus à vous soumettre à son Dieu blanc et supérieur, mais vous pourrez exhiber fièrement nos religions traditionnelles, dont les dieux que vénéraient nos illustres ancêtres noirs étaient - et sont encore - des modèles bien plus sains que le Dieu blanc judéo-chrétien. La déchristianisation de l'Afrique est une priorité pour tout Africain et toute Africaine qui veut retrouver sa dignité et aider ses frères et sœurs noirs à la retrouver pour regarder le reste du monde avec fierté et en étant chacun lui-même, chacune elle-même et, en plus, fiers de leur négritude.

Car, ne vous y trompez pas, quand on étudie l'histoire de la traite négrière, on constate ce fait : l'Eglise, la Chrétienté n'est jamais loin, au contraire elle y est omniprésente ; c'est toujours elle qui a été le moteur de l'esclavagisme. Ainsi le traité de l'Asiento conclu le 26 mars 1713 permit à l'Angleterre, pendant une période de trente années consécutives, d'avoir un monopole gigantesque sur certains marchés d'esclaves, toutefois ce traité stipulait bien que les navires devaient obligatoirement être français ou espagnols et précisait, en plus, que les équipages pouvaient être composés de gens de toutes nationalités, à la condition expresse qu'ils soient tous catholiques (article 8) !

Au Bénin, dans la ville d'Abomey, ancienne capitale de ce royaume, on peut apprécier, au palais royal, un bas-relief représentant un bateau négrier sur le pont supérieur duquel on voit se prélasser un "homme de Dieu"... tenant la croix. L'esclavagisme au nom de la croix chrétienne, voilà ce que fut la réalité, ce qui est la vérité !
Je dédie volontiers ce chapitre aux habitants de Haïti, pays, en pleine mer des Caraïbes. Le merveilleux peuple Haïtien est constitué en énorme majorité de gens à la peau noire qui méritent amplement notre respect et nous nous sommes réjouis qu'ils puissent fêter le 1er janvier 2004 le bicentenaire de leur indépendance.

En effet, c'est Haïti qui a accompli de 1791 à 1803, sous l'impulsion initiale de Toussaint Louverture, la première révolte d'esclaves noirs réussie que le monde ait eu à connaître. Et de ce fait, l'indépendance acquise, le 1er janvier 1804, grâce à ce mouvement d'insurrection, permit de donner naissance à la première république noire, ou nègre, du monde. De surcroît, cet Etat haïtien tout jeune apporta rapidement son concours à Simon Bolivar qui, dès 1811 affranchit le Venezuela de la domination espagnole, puis continua son combat pour l'abolition de l'esclavage dans toute l'Amérique latine ! Quel peuple formidable ce peuple noir d'Haïti ; je le porte vraiment dans mon cœur.

Haïti est un pays de langue créole, il a le Vaudou comme religion nationale ; le Vaudou est pour les Haïtiens un héritage des religions traditionnelles de leurs ancêtres esclaves arrachés des côtes de l'Afrique de l'Ouest, c'est pourquoi on y retrouve des traits particuliers au Vaudou du Bénin et du Togo comme aussi certains traits de la Religion Yoruba du Nigeria et du Ghana, or dans ces religions tout gravite autour d'une multitude de divinités, des dieux au pluriel et non pas autour d'un Dieu unique, immatériel et tout puissant comme celui des chrétiens.
Aujourd'hui, Haïti est rejeté par les démocraties occidentales chrétiennes. Les Haïtiennes et Haïtiens qui ont la chance d'avoir sur place un emploi ont un salaire mensuel moyen de l'ordre de 75 euros ; il n'y a pour eux, ni sécurité sociale, ni allocations familiales, ni indemnités de chômage. Le système d'éducation publique y étant totalement saturé, dans les faits, l'école est payante. Par voie de conséquence 65 % des Haïtiens sont analphabètes. Seule une petite minorité de gens... à la peau claire a un niveau de vie comparable à celui des riches Américains. Cette minorité francophone, catholique et extrêmement fortunée, est également seule détentrice des pouvoirs financier et intellectuel. Est-ce que cela vous étonne ?

La France, l'ancienne puissance coloniale, a réduit en esclavage ce peuple jusque sous Napoléon-Bonaparte en 1804 et ce, avec l'aide efficace des Religions, tout aussi "esclavagistes" telles que le sont "le Catholicisme" et/ou toute autre branche de "la Chrétienté". Or cette même France et sa Religion comparse continuent de nos jours à se liguer pour étrangler ce peuple. Et elles le font avec l'approbation complice d'autres "démocraties chrétiennes" occidentales, alors qu'en simple justice - et toutes le savent ! - elles se devraient d'indemniser ce peuple pour compenser tous les trésors qui lui ont été volés par la nation colonisatrice et ses Religions acolytes! Qu'on n'en entende même pas parler... est-ce que cela vous étonne ?

 

 

 

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